• CA M'ENEEEEEERVE!

    CA M'ENEEEEEERVE!Il parait qu'une grande caractéristique des Français c'est d'avoir la gueulante un peu (trop?) facile. Ce n'est en tout cas pas ce cher Helmut Fritz qui dira le contraire.

    Pour ma part... je plaide coupable! Ben oui quoi, parfois la vie part en sucette comme dirait l'autre, et il faut bien que ça sorte d'une manière ou d'une autre (et celle-ci est peut-être préférable à d'autres...). Ici je ferai donc honneur à cette réputation autant que faire se peut. Pourquoi? Parce que plus qu'un droit, la critique est une nécessité. Si tout le monde était toujours d'accord...

  •     Certes, il y a du progrès en la matière : quelques (rares !) sites pour les rondes, quelques mannequins grandes tailles médiatisées (et encore, niveau homme je ne suis pas sûre), et quelques héroïnes rondes au ciné (mais faut voir le type de personnage joué : à quand le personnage principal (et pas le second rôle féminin) de la flic ou de la prof ultra-sexy, intelligente et avec des formes (et non pas juste avec de bonnes fesses ou de gros seins, ce qui n’est pas tout à fait pareil qu’être grosse) ?). N’empêche que tout ça relève quand même plus de l’exception que de la règle.

        Et quid de ce qui prédomine aujourd’hui, ce qui nous martèle les yeux et le cerveau à longueur de journées, et qui du coup a le plus insidieux des impacts sur nos valeurs, notre estime de soi et « nos » goûts (ceux de la société) : les pub ?! Alors là, c’est festival : c’est quoi ces spots pour des produits miracles amincissants présentés par des mannequins zéro défauts déjà photoshopées à leur passage à l’écran ?? Et les argumentaires du type « Venez chez nous, on vous aidera à choisir votre maillot grande taille », maillot en question porté par une Barbie ?? Et ce sont deux exemples parmi une véritable masse de bêtises existantes…

        Notre société si avancée en est encore à vénérer l’uniformisation et à ériger la minceur comme un objectif à atteindre. Et encore, s’il n’y avait que ça : si on rentre dans le détail d’autres types de populations, ce n’est pas plus glorieux : personnes avec un handicap, de couleurs de peau différentes, de petite taille, avec les cheveux aux couleurs extravagantes, et j’en passe : en proportion par rapport aux Barbies et Ken « parfaits », on les voit quand, eux ?? A quand de la diversité et de la représentativité à la TV, au ciné et dans la publicité ??!! Qu’on se sente un peu tous positivement concernés par la vie en société quoi…


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  •     Sachant que le temps quotidien passé devant le (grand) petit écran en fait notre deuxième activité après le sommeil (ce qui représente environ 15 années entières sur une vie de 80 ans !), il serait plus que temps de réfléchir aux comportements qu’on adopte vis-à-vis de notre amie Télévision, et à ce qu’on lui permet d’ancrer dans nos esprits (voir également à ce sujet le documentaire de Christophe Nick « Le temps de cerveau disponible » (une formulation qui serait due à un ex-PDG du groupe TF1 ( !) qui semble avoir regretté ses paroles depuis, pourtant bien évocatrices…)). Certes un peu de divertissement fait du bien, mais au train où ça va, vu la quantité invasive et la qualité des divertissements « proposés », c’est prochainement l’asphyxie cérébrale assurée. Petit exemple de dérive potentielle.

        "Le jeu de la mort" de Christophe Nick est un documentaire qui met en scène un faux jeu télévisé au cours duquel un candidat doit mémoriser des mots et répondre à des questions. En cas de mauvaises réponses, le candidat qui le questionne doit lui envoyer des décharges électriques, de plus en plus fortes, jusqu'à des tensions pouvant entraîner la mort. Résultat : la majorité des candidats va jusqu’au bout du jeu et se retrouve à infliger des chocs mortels. Effrayant et plutôt inquiétant, n’est-ce pas ? En réalité, les décharges sont fictives, et c’est un acteur qui fait semblant de les subir. Mais les candidats qui administrent les décharges ne sont pas au courant de cet aspect du « jeu »… Cette mise en scène est une variante d’une expérience de psychologie sociale des années 1960 : celle de Stanley Milgram sur la soumission à l’autorité. Le but de Milgram était alors de comprendre les mécanismes de l’obéissance d’un individu face à une autorité, et donc  ici la capacité à désobéir des candidats qui infligent les chocs électriques. La différence notable avec l'expérience originelle est que l'autorité scientifique est remplacée ici par une présentatrice de télévision, transposant ainsi le contexte de l’époque à celui très actuel de la télé-réalité.

        L’expérience originelle tout comme sa version reality-show ont suscité de vives controverses sur les résultats, leurs interprétations, la méthodologie et l’éthique de tels travaux. Toutefois, au-delà des débats, elles ont quand même le mérite de poser certaines questions dérangeantes, et dont les réponses ne sont pas si aisées qu’il n’y parait : les limites du principe d’obéissance (au départ principe social, qui devient dangereux lorsqu’il est suivi aveuglément), la puissante influence du contexte (plutôt que l’influence des prédispositions individuelles), la capacité insoupçonnée de chacun à obéir à des injonctions qui vont contre ses valeurs et sa volonté profonde, mais aussi le rôle de la télévision, son pouvoir sur les participants (les candidats mais aussi le public, et bien sûr les téléspectateurs, sans qui aucune émission quelle qu’elle soit n’existerait…), jusqu’où on peut être prêt à accepter de se laisser manipuler (il n’est ici jamais question de forcer qui que ce soit à faire, à regarder, …), …

     

    Plus d’informations :

    L’expérience extrême, de Christophe Nick et Michel Eltchaninoff

    Soumission à l’autorité, de Stanley Milgram

     


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  •     Ca n’est pas un secret : ça fait un bon moment que les 30 Glorieuses et la période du plein emploi (aussi mythique qu’une licorne pour les gens de ma génération) appartiennent à l’ancêtre de la préHistoire.

        Aujourd’hui, trouver un job c’est un casse-tête infernal, et souvent un vrai cas de conscience qui nécessite de réels talents de jonglage : valeurs, aspirations, compétences, vérité embellie, appât du gain, hypocrisie, confort, ras-le-bol, professionnalisme, discours rôdé de commercial de l’année, … On met tout ça dans notre petit shaker cérébral, on secoue bien fort le tout, on l’accompagne d’une petite prière, et… on fait au mieux avec ce qu’il en sort. Entre les « opportunités » à débusquer tel un trésor, les conseils qui se contredisent, les « mais t’es trop honnête, t’y arriveras pas comme ça, c’est un monde de requins ! » et les questions stupidissimes de certains recruteurs, il y a souvent de quoi s’arracher les cheveux quand on est en recherche d’emploi (sans parler de ce qualificatif officiel absolument affreux et dévalorisant de « demandeur » d’emploi !!)…

        Heureusement ça ne se passe pas tout le temps comme ça, et il reste des gens et des organismes pilotés par des professionnels intelligents, humains et avec une véritable éthique de travail (un petit exemple sympa : cette entreprise de sécurité qui n’embauche que des personnes… sans emploi ! et sans qualifications). Merci à eux. En attendant de tomber dessus (parce que ça ne court quand même pas les rues), voici une petite vidéo à la sauce « ange ou démon » (mais oui, ceux qui sont perchés sur chacune de nos épaules et qui se chamaillent pour avoir le contrôle de notre cerveau ambivalent !) concernant un déroulement classique d’entretien d’embauche aujourd’hui… Pfiou, ça fait du bien !


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  •     En cette période où Halloween se prépare (dans l’indifférence générale en France, mais en grandes pompes en Irlande, au Royaume-Uni et aux Etats-Unis, inspirants !), ce qui m’effraye n’est plus les films d’horreur, le sang, la violence et la cruauté… mais l’indifférence, le mode « mouton », la bêtise et la superficialité qui se déguisent maintenant sous le nom passe-partout de « Progrès ».

        Alors non, je ne crache pas sur le progrès. Mais encore faut-il s’entendre sur ce que ce terme, cette idée, recouvre. L’électricité ? Ok. La voiture ? Ok (attention, pas ces stupidités qui n’auront plus besoin d’humains à l’intérieur pour les conduire). Internet ? Ok. Les avancées médicales ? Ok (attention, pas celles qui nourrissent la quête insensée de la vie éternelle), … Non, vraiment, le Progrès, le vrai, je trouve ça génial. Mais ce qu’on nous pond maintenant appartient à un autre registre… Juste à titre d’exemples (et j’en ai des tas d’autres, c’est navrant à quel point c’est facile d’en trouver) :

    - Avant, quand on s’arrêtait sur une aire d’autoroute en pleine nuit après de longues heures de route, on pouvait prendre un chocolat chaud (à l’eau, mais chaud !) aux distributeurs automatiques pour récupérer quelques forces avant de repartir. Avec de la monnaie. Puis avec la carte bancaire (oui, il fut un temps où seule la monnaie permettait d’accéder aux distributeurs. Progrès ?). Maintenant attention : dans certaines aires d’autoroute, il faut une carte bancaire… sans contact ^^’. Pas de sans contact, pas de chocolat. Bah voui. On aurait pu croire qu’on laisserait un peu de choix aux gens (déjà qu’on passe pour des chieurs auprès des banques quand on veut faire désactiver ce truc-là). Bah non. Ni monnaie, ni carte bancaire « normale ». Qu’on m’explique où est l’avancée humaine indispensable, je crois que je suis trop stupide pour comprendre…

    - Le « phénomène » du digital detox. Alors ça ! On en est quand même arrivé à parler de « phénomène » pour caractériser le fait de passer quelques jours ou semaines sans technologies… D'ailleurs on est en passe d'inscrire ce principe dans les textes des entreprises, histoire de garantir dans la journée un moment pour autre chose que le téléphone ou les mails... Avant c’était quelque chose de normal, aujourd’hui c’est une pause extra-ordinaire. Dans quel sens s’est donc effectuée l’évolution ??

    - Et je ne parle même pas des dérives des réseaux sociaux : où est l’avancée dans le fait de devoir forcer les gens à posséder un compte FB pour avoir accès à une recette de cuisine, un article scientifique ou pour pouvoir rester en contact avec des professionnels ??? (Oui, c’est du vécu.) Moi, tout ce que ça me dit c’est « laisse tomber et : achète-toi un livre de cuisine, vas à la bibliothèque, et trouve-toi des collègues qui ont encore un pied dans la vraie vie. ». Sauf que plus le temps passe et plus je m’inquiète de voir ça disparaître également, dans un futur pas si loin que ça.

        Pour finir et illustrer un peu ma pensée, j’ai découvert tout récemment le clip Are you lost in the world like me ? de Mobi. La mélodie est sombre et le clip est vraiment puissant. En espérant qu’il reste encore des gens de ma génération et des suivantes que ça fera réfléchir...


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  •    Il y a ceux qui ont juste peur, ceux qui ont vraiment peur, et ceux qui ont une peur maladive. Il y a ceux qui s’inquiètent de tout ce qui peut arriver, ceux qui angoissent de toute l’horreur qui existe déjà, et ceux qui ont des peurs plus thématiques. Ceux qui ont des peurs plutôt ancestrales et ceux qui ont des peurs plus… modernes. La tendance actuelle de notre société est à la peur, la dramatisation, la psychose de masse, l’alerte au moindre bruissement de feuille.

        De toute façon, d’après le DSM 5 (et, comme on n’arrête pas une équipe qui gagne, ses futures versions) on sera bientôt tous bons à enfermer. Le DSM (manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux, en français) est THE bible des psychiatres (et des pharma, mais chuuuut, il ne faut pas le dire), celle qui étiquette les gens et leurs comportements : « dépressif », « hyperactif », ... Celle qui a décidé que ce qu’on appelait avant « un enfant très timide » est en fait un « phobique social », et que c’est anormal. Ou que si on met plus de 2-3 mois à se remettre de la perte d’un être cher on est en situation de  deuil pathologique…

        Mais revenons à nos moutons. Certes, il y a autant de peurs que d’individus, et ce n’est à personne de juger de leur pertinence, une peur reflète quelque chose et c’est important à prendre en compte. Mais aujourd’hui le spectre de la peur s’étend à tout et n’importe quoi, et au lieu de réfléchir à ce que ça recouvre on préfère créer des concepts. Bref, à force d’avoir de plus en plus peur de plus en plus souvent et de plus en plus de trucs, on va finir par s’y perdre ! La liste des peurs s’allongeant de jours en jours, en voici quelques-unes qui, à défaut de faire peur, enrichiront précieusement la case « ne sert à rien mais je connais » du vocabulaire de chacun ! (Pour autant qu’elles existent vraiment, car il y en a qui circulent et qui sont juste fantaisistes, ce qui soit dit en passant contribue à décrédibiliser encore un peu plus le fait d’avoir peur.)

     

    Paraskevidékatriaphobie : peur du vendredi 13

    Nomophobie : peur d’être séparé de son téléphone portable

    Graphophobie : peur d’écrire ou d’être vu en train d’écrire

    Alektorophobie : peur des poulets

    Pédiophobie : peur des poupées

    Trypophobie : peur des trous

    Carpophobie : peur des fruits

    Climacophobie : peur de prendre les escaliers

    Hylophobie : peur de la forêt

    Trichophobie : peur des poils

    Musicophobie : peur de la musique

    Ithyphallophobie : peur d'un sexe masculin en érection

    Scopophobie : peur du regard des autres, d’attirer l’attention sur soi

    Coulrophobie : peur des clowns

    Amaxophobie : peur de conduire

    Anuptaphobie : peur du célibat

    Placomusophobie : peur des bouchons de champagne

    Cubiculacétophobie : peur que des lézards tombent sur le lit

    Basophobie : peur de marcher

    Hexakosioihexekontahexaphobie : peur du nombre 666

    Tyrosémiophobie : peur des étiquettes de fromage

    Agalmatorémaphobie : la peur étrange que les statues ne prennent vie

    Aérophobie : peur de l'air et du vent

    Achluophobie : peur de l'obscurité et du noir

    Nanopabulophobie : peur des nains de jardin à brouette

    Alopophobie : peur des chauves

    Pantophobie : peur de tout

    Cuniculophobie : peur des lapins

    Papétolétophobie : peur du papier toilette

    Phobophobie : peur d'avoir peur

    Catagélophobie/Katagélophobie : peur du ridicule

    Cherophobie : peur de la gaieté

    Gymnophobie : peur des personnes nues

    Gérascophobie : peur de vieillir

    Atelophobie : peur de mal faire les choses, de ne pas être à la hauteur

    Ergophobie : peur du travail

    Lachanophobie : peur des légumes

    Thanatophobie : peur de la mort

    Caïnophobie : peur de la nouveauté

    Capitellophobie : peur des cadeaux

    Hippopotomonstrosesquippedaliophobie : peur des mots trop longs


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  •    Bon alors sincèrement… Je vois bien que par certains «progrès» et certaines «innovations» on colle le nez de l’Humanité aux pâquerettes du Pays de l’Absurdie, mais alors celle-là, je ne l’avais pas vue venir.

        On m’a appris récemment l’existence des… bars à caca. Le concept du «bar à…», je veux bien, encore, le changement et l’originalité ça peut être sympa. Et c’est vrai que les asiatiques sont très créatifs. Mais un bar à caca, quoi… :-s Non mais allez, sérieusement... L’originalité suprême maintenant c’est de revenir au pipi/caca ?? Et attention, l’intérêt du concept est vraiment bien vendu, en témoigne le commentaire de cette blogueuse: «ça n’est pas très pratique mais ça permet de faire des photos marrantes». Mais !!!??? Le pipi/caca c’est fun maintenant (oui, pour les enfants. Au départ…). Et surtout c’est une raison valable pour en faire du business. Et apparemment, ça marche aussi dans notre bon vieux pays : il y en aurait à Paris... Consternation…

      Et à côté de ça, on pond des directives nationales qui autorisent (encouragent ??) les élèves de lycée à écrire au bac avec des faut’es sans être réellement sanctionnés, «dus maumants ke s’aient CON préhamssibl» (mais bien sûr on est toujours aussi exigeant en maths et en physique. Favoritisme !!). Et si on ajoute à ça que pour cet article rédigé sur Word seulement 3 de ces 6 derniers mots sont reconnus comme contenant une erreur de grammaire/ orthographe à corriger… Et bien comme diraient nos amis canadiens : on n’est pas rendus ! Ca y est, après la cuvette je sens… le niveau s’élever (quoi, il y a un au-delà au Pays de l’Absurdie ?)…

       Et dans ces hautes sphères, dans la même famille «100% original et totalement inutile», je demande la piscine suspendue ! Oui oui, celle qui relie des immeubles de luxe entre eux, à faire pâlir de jalousie ascenseurs et escaliers : assurément, la piscine pour se déplacer, c’est une valeur sur laquelle miser. Et ce n’est pas tout : non seulement cette piscine est suspendue, mais en plus elle est…transparente ! Adieu petites gâteries dans l’eau : ce qui est privé (piscine réservée aux résidents des immeubles concernés, évidemment) ne l’est pas tellement. La priorité des concepteurs ne semblait pas guidée par le plaisir ou l’utilité… Et puis bien sûr, on n’oublie pas de préciser que c’est tellement indispensable qu’à l’avenir on en généralisera l’accès même aux plus pauvres.


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